Quel meilleur mois que celui de février pour parler d’amour et d’intimité ?
S’il est une évidence que chacun d’entre nous aspire à plus de libertés, à assouvir ses envies et à affirmer que sa vie privée résulte de choix personnels, de parcours de vie et de rencontres ; il n’est pour autant pas toujours évident d’y parvenir et de faire entendre sa voix. S’épanouir dans la vie affective et intime nous oblige à penser sur notre propre rapport au corps et la relation à l’autre, ce qui nous mène à réfléchir sur nos vulnérabilités, le consentement, la santé sexuelle et parfois à l’accompagnement de l’intime.
Cet enjeu peut être encore plus grand pour certains, puisqu’ils doivent faire face à un environnement parfois inadapté et à un entourage hostile à certains choix de vie qui relèvent de la sphère intime. C’est le cas pour beaucoup de personnes en situation de handicap et nous pouvons parler ici d’un besoin de mise en accessibilité de l’intimité et de la liberté dans le cadre de sa vie privée.
Heureusement, il existe un cadre législatif qui nous conforte et nous aide à faire respecter nos choix, comme l’article 12 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui dit : « Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »
En d’autres mots, cette loi dit que personne n’a le droit de décider à la place de quelqu’un d’autre en ce qui concerne sa vie privée, sa famille, sa maison ou sa correspondance et que tout le monde a le droit à la protection de la loi contre ce genre d’actes.
Cette loi pose le cadre, mais pour accéder effectivement à la vie affective et sexuelle, il nous est parfois nécessaire d’un temps apprentissage. Tout comme faire lien entre l’affectif et le physique n’est pas toujours aisé, être confronté au regard de l’autre peut s’avérer être un réel défi. Alors comment s’y prendre ?
Plusieurs associations œuvrent et militent pour un accès à la vie affective et intime des personnes en situation de handicap. Sur le département des Bouches-du-Rhône, nous pouvons compter sur l’association Choisir sa Vie, le Planning Familial, l’APF France Handicap ou encore l’AFTC 13 au travers de sensibilisations, d’actions militantes, d’accompagnement personnel, d’ateliers… Vous pourrez retrouver leurs coordonnées sur notre site Handicontacts.
Au sein du Mouvement Parcours Handicap 13, le territoire de Marseille Nord s’est également emparé du sujet il y a quelques années, en réalisant une série de vidéos témoignages de personnes concernées dont un chapitre qui traite les défis et les opportunités liés à l’amour, au couple et à la sexualité des personnes en situation de handicap. Pour visualiser cette série de vidéo « Autrement Capables », cliquez ici.
Dans le cadre des politiques publiques et conscient de l’importance majeure de cet axe, l’État travaille également sur un dispositif destiné à accompagner la vie intime et sexuelle ainsi que la parentalité des personnes en situation de handicap. L’ARS PACA a ainsi lancé un appel à candidature pour la création en 2023 d’un centre de ressource régional « Intim’Agir ». Le CREAI PACA Corse, membre du Mouvement Parcours Handicap 13, a remporté cet appel à projet et lance son centre de ressource très prochainement.
Vous souhaitez en savoir plus sur le centre Intim’Agir ? Le CREAI PACA Corse présentera son centre de ressources à l’occasion du lancement du salon « Amour et Handicap », organisé par l’Unapei Alpes Provence, l’APF France Handicap et l’ARI, tous également membres de notre réseau.
Si l’intimité relève de choix personnels, c’est bien en agissant collectivement que nous réussirons à la rendre plus accessible et à la faire respecter pour tout un chacun.